mon ami
tu es parti comme une ombre la nuit
dans l’obscurité profonde qui
me traverse
c’ est ainsi
que disparaissent les ours gris
véritable espèce de grizzlis
énormes gigantesques
et dans le silence épais
de cette forêt de sapins
je suis monté sans succès
dans un arbre, crier dans mes mains
hey oh…
de là, j’ ai revu
dans l’ entrebâillement du feuillage
les clochers des villages
qui firent notre voyage
les toits et les rues
des vieilles cités du Moyen-Age
la poigne des nuages
portant notre bagage
les feux de camps sauvages
les oiseaux de passage
les petits morceaux de plage
et dans le silence aigu
de cette forêt de sapin
en vain je suis descendu
de mon arbre, crier dans mes mains
hey oh…
mon ami
il me reste à te crier merci
tant que me blessent encore les aiguilles
des pins sylvestres
c’ est ainsi
qu’ inévitablement se délie
l’ indocile tresse de la vie
qui s’ effile sans cesse…
Sylvain Creach