Ma chambre est une vraie passoire
un filtre à la nuit débordante
un panier percé sur le soir
qui perfore toute la charpente
Elle se niche dans le monde
perchée au plus grand des hazards
qui la bouscule chaque seconde
et lui met vraiment le bazar
Et quand elle ouvre sa fenêtre
et quand je saute dans le noir
on fait le tour de la palette
et je rentre par le placard
Faire les cents pas sur son tapis
et des ponts entre les histoires
relier des bouts de ma vie
fouiller bien dans tous les tiroirs
Enfin je m’ allonge sans peine
parmis les livres endormis
les oreilles sur un poème
tout bariolé par la vie

Sylvain Creach