Je vivais dans le ventre d’ une baleine.
je laissais le diable m’ ensorceller,
en signant des pactes avec les sirènes,
en vendant mon âme, à la criée.
oh moi j’ ai bu la tasse et la mer avec,
ouais sans aucune pitié, j’ l’ ai descendue.
je l’ ai bue toute entière, et d’ une seule traite.
et pas même les vagues n’ en sont revenues.
j’ ai renvoyé au ciel , toutes les étoiles de mer,
en formant des nuages des larmes de mon corps
et puis j’ ai foutu l’ camp, comme un courant d’ air,
m’ envoler là-bas dans le décor
j’ ai vécu cette fable et vidé des amphores
d’ histoires imbuvables comme pour tromper la mort
qui n’ est pas révocable mais j’ ai menti si fort,
que j’ me crois encore.
j’ ai couru dans ma tête, sur des kilomêtres,
là, sans bouger d’ un mètre, à 200 à l’ heure.
et j’ ai fait 36 fois le tour de cette planète,
en un simple clin d’ oeil, à l’ intérieur.
je faisais des bonds de 150 mêtres.
et déployait gaiement les ailes de mon coeur
en évoquant les faits il n’ est rien que je regrette
j’ ai menti si vrai, que ç ‘en était honnête.
je dormais comme un lion fonçant dans un carrosse
je fabriquais des ponts pour y rouler ma bosse
m’ enfonçant pour de bon sans ménager ma force
comme font tous les gossses
et quand le sort jurait en me poursuivant
répétant sans arrêt que nul ne lui échappe
j allais me poser haut sur la chanson du vent
et décochais des flèches des cordes de ma harpe
je plongeais dans des livres qui crochetaient les cages
et creusaient des tunnels au gré des bonnes pioches
et j’aurais pu rester 1000 ans sur quelques pages
mais j’ai pris le large et l’ai mis dans ma poche
Sylvain Creach